Le nouveau ministre des transports était l’invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. 25 minutes où il a pu développer quelques thèmes dont le Pass Rail bien sûr, des accords en cours avec l’Allemagne, mais aussi les JO, le financement du réseau ferré, le droit de grève dans les métiers de la mobilité etc… Assez instructif. Voici la vidéo puis sa retranscription pour ceux et celles qui préfèrent lire.
Sud-radio l’invité politique.
Bonjour à toutes et à tous. Vous voulez savoir ? Eh bien, parlons vrai ce matin avec Patrice Vergriete, ministre des Transports.
Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Je vais commencer avec le Pass Rail dès cet été 49 €. On est bien d’accord pendant deux mois, c’est bien cela ? Patrice Vergriete Juillet août pour les moins de 27 ans, oui. Pourquoi ? Pour les moins de 27 ans seulement. Pourquoi ?
Alors d’abord, je rappelle comment est née cette idée. C’était une interview sur le thème de la jeunesse avec Hugo-décrypte du président de la République. Il s’était engagé effectivement auprès de Hugo-décrypte à examiner si les régions en étaient d’accord. Ce passe rail, c’est à dire ce dispositif, cet abonnement à 49 € pour les jeunes. Et je me suis dit qu’effectivement, pour répondre au mieux à cet engagement du président de la République, cibler la jeunesse, ça pouvait être une option. En plus, la difficulté qu’on a vu en Allemagne quand ils ont installé le Passrail pour tous, c’est que les trains ont été très vite saturés parce qu’en fait, on peut avoir des problèmes d’offres derrière. Quand vous augmentez la demande derrière, l’offre peut ne pas suivre. Et c’était vraiment aussi le risque qu’on avait en France que si on partait trop fort, trop vite, on risquait simplement de saturer les rames.
Ça existe en Allemagne et en Autriche. Le pass rail illimité quel que soit l’âge, à 49 € bien. 49 €, donc deux mois moins de 27 ans. À partir de quand pourrais je m’abonner ?
Alors on est en train de regarder les choses. Le but du jeu, c’est que ça puisse être opérationnel pour le mois de juillet août. Donc on va essayer de faire ça pour le début du mois de juin. Théoriquement, au début du mois de juin, on devrait pouvoir avoir accès à…
Des abonnements début juin.
Oui, théoriquement, c’est la date qu’on essaie d’évaluer parce que là, maintenant, on vient d’avoir l’accord. On travaille avec la SNCF pour pouvoir le faire.
J’imagine. Donc début juin où pourrais je me procurer ce passerail ?
Alors on va revenir. Il y aura forcément un site internet qui devrait pouvoir le permettre, peut être les guichets, peut être sur les guichets de la SNCF ou sur le site de la SNCF. C’est ce qu’on est en train d’examiner. Maintenant, comme je le dis, on vient d’avoir l’accord avec les régions. Donc là, on est en train de travailler sur le dispositif technique et…
Sur les sites concurrents de la SNCF ?
Ça sera un billet émis par la SNCF, Donc, ce sera sur les sites… ce sera sur les sites SNCF.
Uniquement, SNCF.
Oui, SNCF, tout à fait.
Expérimentation donc c’est une expérimentation aux mois juillet août.
Et j’ai voulu reprendre le terme expérimentation parce que l’idée c’est peut être d’aller plus loin, c’est à dire qu’on commence par les moins de 27 ans l’été, on peut peut être essayer après d’étendre, il y a déjà l’idée de l’extension à l’Ile de France qui peut être envisagée pour 2025.
L’Ile de France n’est pas…
Alors pourquoi l’Ile de France n’est pas dedans ? C’est une question technique, ce n’est pas une question politique, c’est une question technique. C’est que, en fait, en Île de France, on n’a pas une distinction entre le train et les abonnements trains et les abonnements métro et RER. Or, dans les autres villes de province, le ticket de bus, il n’est pas lié au ticket de train et donc on aurait dû distinguer des billetteries séparées pour le métro d’un côté et le train. Et on ne pouvait pas faire ça dans le délai pour 2024. Donc c’est assez complexe finalement. Il faut aussi que la RATP puisse reconnaître un titre émis par la SNCF en Ile de France. Donc il y a des problèmes techniques tout simplement, qui permettent pas de le faire en 2024. On va regarder pour 2025. Je peux vous annoncer aussi autre chose, c’est qu’hier j’ai rencontré mon homologue allemand et on est en train de réfléchir aussi. Peut être pour 2025 à 1 Pass rail franco allemand qui permettrait effectivement de pouvoir voyager à la fois en France et en Allemagne. C’est une piste au même prix. Ça peut être une piste de 49 €. C’est une piste qu’on a évoqué hier avec le ministre allemand. Alors, c’est pas une annonce puisque on va travailler, mais l’idée, vous voyez, c’est de partir d’un socle. On part d’un socle, les moins de 27 ans en juillet et août, et on voit comment on va pouvoir améliorer les choses petit à petit et essayer d’aller le plus loin possible, justement pour permettre à la jeunesse de pouvoir voyager librement, se déplacer librement.
Les trains Intercités, les TER et les trains de nuit, on est d’accord ?
Oui, tout à fait. Intercités et TER et trains de nuit, trains de nuit.
Mais alors comment je fais si j’habite Paris ou la région parisienne ? l’Ile de France ?
C’est à dire ? Mais sinon vous êtes, Vous habitez Lille ou vous habitez Rennes ? L’intercité ou le TER qui vous permet d’arriver à Paris ? Il est dans le dispositif, il n’y a pas de problème. Et pour repartir de Paris, il est dans le dispositif. C’est simplement à l’intérieur de l’Ile de France. Les Transilien, en fait, les Transilien ne sont pas dedans. En plus il y a le pass Navigo, donc c’était aussi assez complexe à articuler.
Est ce qu’on peut imaginer un Pass rail à l’année ?
Ça fait partie des options qui peuvent s’imaginer pour les années qui viennent. Mais encore une fois, je le dis, c’est pas que l’Etat, il y a les régions, donc il faut qu’on se mette d’accord. Là, on s’est mis d’accord avec les régions, ça n’a pas été facile. Mais je remercie à la fois Carole Delga, la présidente de Régions de France, qui s’est vraiment battue effectivement pour convaincre l’ensemble de ses homologues. Je remercie tous les présidents de région qui finalement ont joué le jeu. C’est une très bonne nouvelle. Voilà, il faut continuer à travailler ensemble. Je veux jouer partenaire avec les régions et on va essayer de construire ce dispositif ensemble.
Bien. Patrice Vergriete, au Sénat en commission des lois, a été adopté mercredi avant hier, une proposition de loi encadrant le droit de grève dans les transports. Plusieurs mesures : la possibilité pour le gouvernement de neutraliser 30 jours par an durant lesquelles la grève serait interdite aux heures de pointe. Vous souscrivez ? Vous soutenez ce texte ?
Le gouvernement affichera une position contre tout à fait pour plusieurs raisons. D’abord, il y a un problème de constitutionnalité. Le droit de grève est quand même un droit constitutionnel. Et puis ensuite, j’ai envie de dire des éléments complémentaires. Choisir des jours, oui, mais lesquels ? Privilégier les vacances, mais tout le monde… lesjours fériés, tout le monde, les jours de référendum.
Tout le monde dans notre pays malheureusement ne prend pas de vacances.
Et alors ? Ça voudrait dire négliger la mobilité du quotidien qui est aussi un de mes soucis et peut être aussi l’une de mes priorités. Donc ce n’est pas facile de choisir entre des gens qui prennent des vacances et ceux qui peut être galère au quotidien pour pouvoir se déplacer. Donc je vois pas pourquoi on privilégie une catégorie de français aux autres. Donc vous voyez, ça pose d’autres questions derrière mais surtout un problème de constitutionnalité. Donc le gouvernement sera contre.
Donc on n’encadre pas le droit de grève, on est bien d’accord. Même pendant les Jeux Olympiques.
Mais moi je fais totalement confiance aux syndicats et aux directions des grands groupes de transport.
Déposer des préavis. Il y a une discussion.
En amont entre les syndicats et la direction. Oui, notamment pour la gratification de ceux qui vont se mobiliser pendant les Jeux olympiques, ce qui est normal. Il y a des gens, c’est pendant les vacances, c’est pendant les vacances. Il y a un certain nombre de salariés qui vont devoir faire une croix sur leurs vacances parce qu’ils devront être mobilisés à fond pour les JO et le reste de l’année. Comme c’est la mobilité du quotidien, on doit se mobiliser aussi pour qu’il y ait une discussion entre les syndicats et la direction sur la gratification du personnel qui va être mobilisée pour les JO. C’est normal que cette discussion soit parfois difficile. C’est le sens du dialogue social. Mais le tout, c’est que le dialogue social se fasse bien. Et je l’ai dit à la SNCF notamment. Mais c’est vrai pour tous les autres, c’est… on a des joyaux en France, des grands groupes de transport d’ailleurs qui connaissent des succès même à l’étranger. Et bien que les syndicats et la direction mènent un dialogue social de qualité, c’est ma demande en tant que ministre et je leur fais confiance pour donner une belle image de la France.
Il y a des discussions, bien sûr, des primes, on parle de 1 500 €, c’est ça ?
Peu importe. Moi, c’est pour les policiers, 1500 dans les transports, c’est à peu près ça. Mais c’est pas au ministre de définir ça, c’est le dialogue social à l’intérieur des entreprises.
Bon, mais si jamais il y a grève, vous faites quoi ?
Je ne pense pas un seul instant qu’il y ait grève.
Vous vous engagez, vous pensez qu’il n’y aura pas de grève ? C’est pas une question d’engagement.
Je fais confiance, je fais confiance aux partenaires sociaux, je fais confiance aux directions de ces grands groupes de transport.
Travailler est un devoir parfois travailler.
Aujourd’hui en tout cas, le droit de grève ne doit être utilisé qu’en dernier recours. Voilà qui est un devoir.
Parfois.
Je vous ai répondu très clairement.
Droit de grève, c’est difficile à dire, c’est difficile à dire, ça peut choquer. Patrice Vergriete travailler est un devoir.
Travailler pendant les Jeux olympiques, c’est engager l’image de la France, c’est engager l’image de son entreprise. Et je pense qu’à un moment donné, il y a quelque chose qui est au dessus. Il y a un intérêt supérieur que direction et syndicats doivent entendre. Et donc on pourrait considérer que travailler est un devoir pour son pays à ce moment là, oui.
Est ce que la ligne quatorze sera prête pour les Jeux ?
Oui, tout à fait. Elle sera inaugurée en juin. Aujourd’hui, nous inaugurons le tramway T3 B. Dans un mois, nous inaugurerons le le prolongement du RER Eole et en juin, nous inaugurerons effectivement le prolongement de la ligne quatorze à la fois vers Saint-Denis-Pleyel et vers Orly. Donc oui, tout sera prêt pour les jeux. Tout ce qu’on avait identifié comme évolution des transports.
Avec un ticket à 4 € pour que personne n’en achète. Vous avez compris ce que ça voulait dire. Alors la tarification ? Moi j’ai pas très bien compris ce que vous avez compris.
La tarification en Île de France dépend de la région donc ne dépend pas de l’Etat, la région. Néanmoins, est ce que ce que ce que voulait dire Valérie Pécresse, c’était que les tarifs du pass Navigo ne changera pas si on achète son billet en amont ? Ça n’aura pas d’impact. C’est simplement ceux qui vont acheter leur billet en arrivant ici. Bref, si je résume ce que voulait dire Valérie Pécresse, c’est elle fait tout pour que les Franciliens ne payent pas plus cher le métro pendant la période des jeux, mais que ceux qui viendront, les touristes qui viendront aux Jeux Olympiques payent plus cher et quelque part, apportent une contribution aussi au financement des Jeux Olympiques.
Vous venez à son secours ?
Non, c’est pas à son secours. J’essaie d’expliquer sa position. Et on travaille bien ensemble pour préparer les Jeux olympiques avec l’ensemble des collectivités.
Tant mieux, tant mieux. Le RER, les RER Métropolitain, c’était une promesse d’Emmanuel Macron ?
Tout à fait.
Bien. Combien de villes concernées ?
Alors on est. Il y a beaucoup de candidats aujourd’hui qui arrivent. On verra, j’ai envie de dire à la fin. Le président de la République avait parlé de dix quinze RER métropolitains. On verra si on fait plus ou pas les premiers. C’est très important et ça risque d’être l’année du RER métropolitain. On va bientôt, à mi avril, envoyer à l’ensemble des territoires qui peuvent être intéressés une sorte de cahier des charges pour obtenir d’abord une labellisation. Pour pouvoir être examiné fin juin, on devrait avoir les premières labellisations. Ça veut dire un périmètre défini, un système de gouvernance prédéfini. Les grandes orientations du projet. Et puis ensuite on va commencer à engager une discussion avec ces collectivités qui auront été labellisées pour avoir un arrêté définitif.
Quelles sont les premières villes qui seront concernées, vous pensez ?
Ecoutez, d’abord, je vais attendre les dossiers qui vont arriver d’ici mi juin pour vous répondre. Mais je pense que l’année 2024 sera marquée par d’abord les premières labellisations et premiers arrêtés, probablement à la fin de l’année, pour lancer ces projets de RER métropolitain qui sont très importants. Je veux insister parce que c’est la mobilité du quotidien. Je parlais tout à l’heure de priorité. Je pense que là on est dans la priorité. Deux objectifs, si vous me permettez de le préciser, le RER métropolitain d’abord, réussir à développer les réseaux et les services de transports collectifs dans les régions métropolitaines. Donc vous avez une métropole, vous avez les villes moyennes qui sont autour et les petites villes qui sont autour. C’est ça le périmètre des RER métropolitain. Et donc c’est comment on réussit à développer le transport collectif performant express entre ces villes moyennes et la métropole pour justement permettre aux populations au quotidien de pouvoir privilégier les transports collectifs et donc un report modal de la voiture vers ces transports collectifs. Transports collectifs, ça veut dire tram, mais pas seulement, ça peut être Cars express. Voilà. Ensuite, ce qui est très important, c’est justement de peut être de revoir l’aménagement du territoire, c’est à dire comment une métropole s’articule mieux avec les villes moyennes et les petites villes qui sont autour. Comment on réussit finalement à rééquilibrer les choses entre une métropole qui a fini par concentrer les emplois et les populations et des villes moyennes qui se sont vidées ? Et donc aujourd’hui, le RER métropolitain doit permettre de mieux équilibrer ces régions métropolitaines.
Patrice Vergriete Avant de passer à la route, je termine avec le train. Les Ouigo lents. Je crois que ça va se développer. On est. On est sur Lyon, on est sur Nantes, Rennes et d’autres villes.
Bientôt. Les Ouigo se développent. Oui, tout à fait. Oui.
Les Ouigo lents.
Oui, les Ouigo lents et les Ouigo d’une manière générale se développent de manière générale.
Bon d’accord, voitures électriques, ventes décevantes, vous avez vu ça ? Ventes décevantes ? J’ai vu aussi que les voitures hybrides consommaient quatre fois plus que ce qu’indiquent les constructeurs. Ça m’a paru curieux. Mais bon. La transition vers la voiture électrique, je sais pas moi… Tromperie ?
D’abord, la voiture électrique est absolument indispensable parce que demain toutes les mobilités ne pourront pas se faire en transports collectifs. Quand vous habitez un village de 1000 habitants ou 500 habitants, il ne faut pas imaginer demain qu’il y aura un bus pour venir desservir un village.
Donc on ne revient pas sur la date de 2035.
Non, non. Mais d’abord, pourquoi ? Pourquoi la voiture électrique est essentielle. On ne va pas mettre tout le monde dans le transport collectif demain ?
Oui, et probablement encore une majorité des déplacements se feront en voiture demain.
Oui. Et donc du coup, décarboner la route, y compris les camions, c’est un enjeu essentiel. Donc il faut réussir la conversion vers la voiture électrique. Quel est le problème principal aujourd’hui ? Le modèle économique, ça reste cher. C’est pour ça que le leasing social a été un succès extraordinaire. Le gouvernement cherche à accompagner effectivement l’accès à cette voiture électrique qui reste encore chère. Il y a la question des bornes, des bornes de recharge. Finalement, recharger sa voiture électrique dans son garage quand on habite dans le périurbain ou dans le rural, c’est plutôt économique. Le faire sur l’espace public, quand on est un urbain et qu’on n’a pas de garage, c’est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus cher. Donc on voit qu’il reste des problèmes. Donc c’est ce qu’on essaie de gérer parce qu’il va falloir réussir quand même cette mutation vers la voiture électrique. Donc on travaille avec les constructeurs effectivement pour pouvoir avoir des modèles moins chers demain, on devra réussir à accompagner, probablement par des subventions comme le leasing social, l’accès à ces voitures électriques, notamment pour les plus démunis. Donc voilà. Donc il y a un enjeu, effectivement, là, qui est un enjeu économique considérable, mais il faut y arriver et…
Il y aura un utilitaire tout électrique en 2026. Bien des méga camions sur nos routes ou pas ? Est ce que vous allez vous opposer ? Est ce que la France va interdire la circulation des méga camions ?
La France s’oppose à la circulation des mégas camions, mais on s’oppose même à la directive européenne aujourd’hui qui est sur la table. Pour plusieurs raisons. D’abord parce on est en train de faire des efforts pour le fret ferroviaire et pour le transport fluvial de marchandises. On est en train d’injecter 4 milliards d’euros sur l’infrastructure de fret ferroviaire d’ici 2032 pour pouvoir améliorer le fret ferroviaire. Donc on ne va pas faire des méga camions qui vont aller exactement à l’inverse de ce qu’on est en train de faire. Donc c’est non. Deuxièmement, je discutais hier avec mon homologue allemand, pardon, ils sont en train de refaire… il doit refaire 400 ponts en Allemagne aujourd’hui, 44 tonnes, c’est pas possible sur les ponts allemands. Donc on va laisser des 44 tonnes circuler. Mais ils ne peuvent pas circuler sur les ponts, ils ne vont pas circuler sur beaucoup d’endroits. Les camions. Aujourd’hui, nos infrastructures ne sont pas adaptées à des poids de cette nature. Donc aujourd’hui, ça coûterait une fortune pour adapter nos infrastructures aujourd’hui à ce type de méga camions. Donc la réponse de la France, c’est non.
Et les projets d’autoroute En France ? Il y avait huit projets je crois. Certains vont être abandonnés, vous confirmez ?
Alors moi je suis un adepte du cas par cas.
C’est à dire ?
Je pense qu’il n’y a pas d’idéologie à avoir. Oui, je suis un élu local, alors vous le comprenez aisément, des projets qui vont être abandonnés… Il y a des projets qui seront sans doute abandonnés parce que s’il n’y a pas de pertinence au niveau local à le faire, il y a des projets qui ont du sens…
Et donc il faut continuer à faire lesquels ?
Justement, on va regarder au cas par cas. Là, l’A69, l’A69 est lancée, elle a été soutenue, elle a été soutenue par l’ensemble des élus locaux de la région jusqu’à l’ensemble des territoires. Elle a fait l’objet d’un processus démocratique normal. Il est légitime qu’elle se fasse parce que c’est dans l’intérêt général. Mais il y a d’autres autoroutes ou routes aujourd’hui qui doivent être développées. Il ne s’agit pas d’être anti routes, il ne s’agit pas d’être anti routes. Demain on aura encore besoin de la route demain, mais il faut le faire avec intelligence et il faut le faire là où il n’y a pas d’alternative. Par exemple, si on peut développer des alternatives par le fret ferroviaire, par le déplacement du transport collectif pour les voyageurs, faisons le en priorité. Donc la priorité, c’est le report modal. Mais ce n’est pas possible partout. Tout à l’heure, je vous parlais de deux villages de 1500 habitants, il ne faut pas rêver. Donc à un moment donné, il faut être pragmatique et c’est absolument essentiel. Quand on est élu local, on est pragmatique. Il faut trouver la bonne réponse, celle qui évidemment sera en réponse à la lutte contre le changement climatique, mais aussi celle qui est réaliste.
Patrice Vergriete La taxe sur les routes dont nous parle le Premier ministre Gabriel Attal, est ce que le gouvernement va reconduire la taxe sur les sociétés d’autoroutes et les aéroports ?
Alors d’abord, c’est lancé, c’est lancé. Le débat sur les autoroutes, il se situe ailleurs, en fait.
10 % du chiffre d’affaires. Oui, mais c’est lancé.
On va continuer. Pourquoi on arrêterait ? Mais le débat sur les autoroutes, il est ailleurs. C’est que, après 2031, 2032, nous avons la fin des premières concessions d’autoroute. Et donc la question aujourd’hui, c’est quid après 2031 2032 ? C’est justement la discussion qui est sur la table et c’est cette question là.
Renouvellement ou pas ?
Je suis favorable pour qu’on puisse en débattre. J’ai même dit que je pense que le citoyen devrait avoir son mot à dire sur ces questions là. Je pense que ce serait intéressant de l’associer à cette réflexion. On est en train, justement, on est en train de réfléchir à comment.
Le citoyen ?
Associé Oui.
Lui demander s’il faut ou pas renouveler les concessions ?
Alors, il y a d’autres formules que les concessions, parce que la concession, elle correspond à un investissement pour faire l’autoroute. Donc là, l’autoroute, elle est faite, elle est faite, il y a toujours des coûts, demain.
Il faudra les rembourser, pardon.
L’investissement de base. Mais je vous donne un autre exemple. Par exemple, il faudra faire des bornes de recharge demain sur les autoroutes, ça va coûter cher.
Ça va coûter cher.
Donc, il y a aussi des investissements, il y a l’entretien, la maintenance. On peut imaginer.
Que l’Etat redevienne en partie actionnaire des autoroutes ?
C’est justement parmi les hypothèses sur la table et je pense que le débat qui va venir, on est en 2024, on a quand même quelques années devant nous. Voilà le débat qui est devant nous, là, dans les années qui viennent, et je veux m’en saisir, c’est justement quid de l’avenir des concessions d’autoroute ? C’est cette question là sur les autoroutes et comment on peut utiliser finalement cette manne des péages pour justement être le plus efficace possible pour développer notre réseau de transports, y compris ferroviaires, améliorer.
L’état de nos routes ?
Améliorer l’état de nos routes et peut être aussi de notre réseau ferroviaire. Donc là, là, quand même, l’enjeu du financement des autoroutes, demain des péages, ce qu’on en fera est absolument déterminant.
Vous n’excluez pas une présence de l’Etat dedans.
J’exclus rien à ce stade, ça doit justement être une discussion des deux années qui viennent.
Là, vous ouvrez cette discussion, vous allez ouvrir cette discussion.
C’est la question centrale à mon avis pour les autoroutes.
Et sur la taxe est ce que vous allez reconduire la taxe sur les revenus 2024 pour 2025 ?
On continue.
En 2025 on continue ?
Oui, oui.
C’est l’une des rentes, c’est l’une des rentes. J’imagine que Gabriel Attal pensait à ça. C’est l’une des rentes.
L’ex première ministre Elisabeth Borne parlait de 100 milliards, par exemple. Pour le ferroviaire, Demain, c’est le besoin du ferroviaire. On a besoin, on pourrait parler des routes, on pourrait parler. Aujourd’hui, on a un besoin d’investissements dans les infrastructures de transport sur notre réseau qui est considérable, y compris sur le matériel. Donc, parce que pendant très longtemps, on a mis l’investissement sur le tout TGV et qu’on a négligé notre réseau ferroviaire en France. Et donc aujourd’hui, on a du retard. On n’est pas les seuls en Europe, mais on a du retard, on a du retard et donc il faut investir massivement aujourd’hui sur notre réseau ferroviaire, fret comme voyageurs. Regardez les difficultés qu’on a parfois sur la mobilité du quotidien, les trains en retard, les difficultés sur le Paris-Clermont qui ont été identifiées sur le Paris-Limoges, etc. On est en retard parce qu’on a surinvesti sur le TGV. Donc aujourd’hui, on doit rattraper ce retard. Donc évidemment, on aura besoin de financement sur l’ensemble des prolongements.
De la taxe sur les sociétés d’autoroute et les aéroports pour 2025. Vous continuez bien ? J’ai un mot quand même vous êtes ministre d’un gouvernement qui prépare une réforme de l’assurance chômage. Vous êtes favorable à une baisse de la durée d’indemnisation ou pas ?
Aujourd’hui, il y a un problème dans notre pays au niveau de, je veux dire au niveau de l’emploi, c’est à dire indéniablement aujourd’hui, un certain nombre d’entreprises, je l’ai chez moi à Dunkerque, cherchent aujourd’hui des personnes à employer et j’ai encore un taux de chômage qui est à un point et demi supérieur à la moyenne nationale chez moi à Dunkerque. Et donc toutes les solutions qui permettront effectivement d’améliorer la situation d’augmentation du taux d’emploi sont à trouver aujourd’hui.
Vous n’avez pas de réserves.
Mais c’est ça que dit aujourd’hui le Premier ministre, le Premier ministre. Aujourd’hui, on doit améliorer le taux d’emploi dans notre pays. C’est ce qui permettra d’ailleurs aussi de rééquilibrer les comptes de la nation. C’est ce que dit le premier ministre.
CGPME : J’avais le président de la CGPME il y a huit jours à votre place et il demande douze mois de durée d’indemnisation. Douze mois, on est à 18 aujourd’hui, Douze mois, ça vous va ?
La discussion se fait actuellement. On verra.
Silence.
Non, On verra, on verra. Je pense qu’il faut laisser la discussion s’opérer et nous verrons les choses. Et je retiens l’objectif, l’objectif. L’objectif pour moi, c’est de pouvoir trouver les moyens d’augmenter le taux d’emploi dans notre pays. On a connu un chômage de masse pendant une trentaine d’années dans notre pays. Ça a changé, ça a changé le rapport au travail, ça a changé effectivement les systèmes de protection et c’était légitime. Aujourd’hui, on retourne vers le plein emploi progressivement, on le voit. Donc, il faut sans doute aussi réadapter d’autres dispositifs qui ont été mis en place pour un chômage de masse. Donc c’est cette discussion qui doit avoir lieu aujourd’hui et qui doit évoluer dans les années qui viennent.
Merci d’être venu nous voir ce matin sur l’antenne de Sud Radio.