Ligne des Cévennes : le relèvement des vitesses dans les gorges une nouvelle fois reporté !
C’est une histoire à n’en plus finir. Le relevé des vitesses, actuellement à 40 kmh, dans les gorges de l’Allier, promis par SNCF Réseau pour 2025, vient une nouvelle fois d’être reportée aux calendes grecques par le gestionnaire du réseau. La cause en serait l’état des ouvrages d’art… alors que ceux ci sont l’unique attention de ce dernier depuis 10 ans, avec l’entretien des talus et autres mottes de terre, évitant bien entendu le renouvellement total de la voie.
Encore cette année les travaux qui vont durer jusqu’au 6 juin, alors que côté Occitanie la voie est circulable à partir du 24 avril, ont été qualifiés par SNCF Réseau de « travaux d’envergure ». En guise d’envergure on est en train de refaire des murs de soutènement, de conforter des talus ainsi qu’une vingtaine de tunnels de la ligne. Nous aurons les tunnels les plus resplendissants d’Europe. Ils vont coûter 10 millions d’€uros (50% région Auvergne – Rhône-Alpes, 41,5 Etat et 8,5 SNCF Réseau). Remplacement aussi de quelques câbles ainsi que la remise en peinture de deux signaux. Le tout pour une dizaine de millions. La SNCF ne se fout pas royalement des usagers et des élus, non.
La carte de la zone ralentie entre Monistrol d’Allier et Chapeauroux merci à vivele.traincevenol.eu

Quand on s’aperçoit que pour le moment aucun financement n’est prévu pour 2026, le relevé des vitesses, prévu de 40 à 60 par le gestionnaire, attendra encore des lustres. Mais SNCF Réseau veille au grain il n’est pas question que la ligne reprenne de la valeur, car elle est la plus courte entre Paris et la Méditerranée. Toujours dans ses objectifs cachés de réduire le réseau ferré national des dites « petites lignes ». La vitesse nominale prévue pour la ligne depuis 150 ans c’est entre 70 et 85 kmh. Pas 60.
Historique du ralentissement
Fin 2008, la section de la ligne comprise entre Langeac et Langogne voyait sa vitesse réduite à 30 kmh.
26 septembre 2014 : la vitesse limite entre Chapeauroux et Langogne, qui avait été abaissée à 40 kmh pour cause de mauvais état de la voie, repasse à 70 kmh après des travaux.
Un petit gain de temps néanmoins
Si la vitesse repasse ne serait-ce qu’à 60 sur les 24 km de gorges, le temps gagné sera de 12 minutes. Ainsi le TER 873995 du « soir » départ 16h40 de Clermont arriverait à 21h52 à Nîmes au lieu de 22h04 à Nîmes. Insuffisant certes pour prendre le 21h29 vers Marseille les week-ends. Réduction générale de l’offre oblige.
Dans le sens Sud Nord l’arrivée actuelle à 22h25 à Clermont se ferait à 22h13. Là aussi impossible de prendre le dernier Intercités pour Paris qui part à 19h et quelques.
Des projets il y en a
D’abord la fréquentation des trains de la ligne explose malgré aléas et autres déraillements et éboulements : plus de 50% de plus de voyageurs depuis 2022.
Nous attendons tous le retour du train de nuit qui reliera Paris à Alès. Le projet est proposé par l’association Destination Trains de nuit dans ses nouvelles préconisations « à courte échéance » qu’elle publiera ce mois. Le train de nuit offrirait un 4e aller retour nocturne inexistant à ce jour et réintègrerait l’axe dans le réseau Intercités.
Il y a aussi la création que nous avons demandé, avec le collectif Aurail d’un train matinal entre La Bastide Saint-Laurent et Clermont-Ferrand. Il n’existe depuis très longtemps aucun train avant 10h30. Une vraie honte. la région Auvergne Rhône Alpes a inscrit ce train dans le cahier des charges en vue de l’ouverture à la concurrence en 2028.
L’objectif de tous est de retrouver une ligne ferroviaire attractive, fiable et pérenne.
Nous allons rencontrer Mme la Préfète d’Auvergne Rhône Alpes lundi 10 marsà Lyon. Nous lui reparlerons bien entendu du comportement indécent de SNCF Réseau qui s’amuse avec l’argent public. Nous rencontrerons d’ailleurs l’organisme aussi avec Aurail en avril.