L’association à laquelle il a été présenté le premier jet de l’étude qui sera remise en décembre prochain à la région Auvergne Rhône Alpes vient de publier un communiqué de presse où elle dénonce un travail à charge dont les conclusions ne pourront être la réouverture de la section Thiers Boën. Un travail qui repose sur une méthode très discutable, des chiffres biaisés, des interviews de personnalités choisies pour leur hostilité.
Le communiqué est très clair, le voici :
Noirétable, le 18 octobre 2022
LETRAIN634269 REJETTE LES PREMIERES CONCLUSIONS DE L’ÉTUDE
Nous avons eu connaissance des premières conclusions partielles de l’étude d’opportunité concernant la réouverture de la liaison Clermont-Ferrand Saint-Étienne par Boën et Thiers. Cette étude commandée par la région Auvergne Rhône-Alpes pourtant voulue indépendante le 23 février 2021 par le président de région Laurent WAUQUIEZ laisse apparaître manifestement de graves manquements et est clairement orientée en défaveur de la réouverture de la liaison ferroviaire entre ces 2 métropoles.
Cette étude d’opportunité commandée à SNCF RÉSEAU gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire est sous-traitée au centre d’études CEREMA, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Compte-tenu des éléments présentés nous refusons les premières conclusions pour les raisons suivantes :
Découpage de l’étude en secteur dense et peu dense alors que nous avons demandé le rétablissement de la liaison inter-métropoles. Nous n’avons pas demandé un RER. Si on prend prétexte des zones peu denses pour ne pas relier les métropoles, supprimons la ligne Vichy Roanne entre autres !!! C’est ce découpage qui a eu raison de nombreuses « petites lignes » y compris la section Boën Thiers. D’autre part, aujourd’hui il y a une seule et unique région ! Il faut arrêter ce découpage.
La période étudiée (1990-2018) ne reflète que la période la moins dynamique car elle tient compte durant cette période des 10 dernières années de la dégradation de l’offre ferroviaire (2005-2016) donc sans considération des nouvelles aspirations de la population et d’un bouleversement du paysage en matière de mobilité, des attentes fortes des français en faveur du ferroviaire et notamment les crises énergétiques et covid depuis 4 à 5 ans.
Par ailleurs les externalités ne sont pas prises en compte. 24 000 véhicules circulent sur l’autoroute entre Clermont-Fd St-Étienne.
Le dénigrement est flagrant, de la dynamique territoriale actuelle en matière d’aménagement, de développement économique et touristique. De surcroît ce sont à partir de ces éléments que sont à ce jour définis et évalués les scénarios de desserte de la ligne pour 2040 ! Inacceptable.
Nous exigeons à ce que les éléments énoncés ci-dessus soient intégrés et pris en compte dans la perspective du rendu final prévu en fin d’année.
L’association met à disposition les premières conclusions de l’étude du CEREMA au format pdf.
Par ailleurs, l’association LeTrain634269 se laisse la possibilité de mener de nouvelles actions d’ici la fin de l’année.
Le conseil d’administration
LeTrain634269
Laurent Wauquiez, le président de région, avait promis à l’association une étude indépendante, ce n’est pas le cas.
Mais qui est le CEREMA ?
L’organisme est un bureau d’études qui intervient couramment, souvent conjointement avec d’autres instituts mais pas ici, dans des problématiques de mobilité. Pourtant reconnu par les administrations, il ne peut se mettre à dos ses principaux gros clients qui sont entre autres… SNCF Réseau d’abord, puis les collectivités. D’où les travaux souvent orientés de telle façon que les décisions finales de faire ou pas les satisfassent. C’est le cas ici. La méthode d’analyse par « découpage » de la ligne considérée en tronçons de 25 kms avec des parties « montagne » est particulièrement injuste puisque letrain634269 a toujours demandé le rétablissement du lien ferroviaire entre les 3 métropoles, et jamais un RER desservant des quartiers périurbains de population très denses.
Un coût pas encore chiffré
La deuxième partie de l’étude, sur la réhabilitation de l’infrastructure, réalisée par SNCF Réseau elle-même semble plus correcte techniquement et s’appuie sur un renouvellement complet de la voie « hors d’âge » dit l’organisme, même si elle n’est pas encore chiffrée. La crainte d’un chiffre monstrueux est de mise puisqu’on a l’habitude avec l’opérateur de montants présentés de l’ordre du double voire du triple du coût réel nécessaire, de ce qui se fait en Europe par exemple, ou dans des zones péri-urbaines comme celle de Lyon.
Alors qu’en voulant on peut réduire les coûts ne serait-ce qu’en faisant par exemple du réemploi de voirie tel que cela vient d’être présenté par SNCF Réseau Occitanie sur la Translozérienne aux abords de Mende cet été.