A notre demande la région s’était engagée le 19 septembre dernier à enfin fournir sa stratégie ferroviaire pour les prochaines années. Elle l’a fait le 20 octobre à la suite de la séance plénière du conseil régional à Lyon devant les 3 grands quotidiens locaux La Montagne, le Dauphiné Libéré et le Progrès.
Laurent Wauquiez annonce 5,7 milliards pour des trains plus nombreux et ponctuels nous dit le Dauphiné Libéré,
Nouvelles rames, petites lignes… La Région va investir 5,7 milliards d’euros dans le ferroviaire en Auvergne-Rhône-Alpes nous explique La Montagne qui n’a même pas relevé que justement pour le moment rien n’est prévu pour la modernisation des « petites lignes »,
Laurent Wauquiez promet 5,7 milliards pour le ferroviaire d’ici à 2035 assure Le Progrès.
Une annonce précipitée sans doute expliquée par l’exposition médiatique actuelle et nationale du chef Laurent Wauquiez au sujet d’emplois fantômes, dont l’objectif semble-t-il est bien de faire diversion. Tellement précipitée que, programmée en décembre, il n’aura pas attendu que les négociations avec l’Etat au sujet du volet « petites lignes » du CPER aient abouti.
France Info du 19/10/2023 : Des soupçons d’emplois fantômes auprès de Laurent Wauquiez au conseil régional Auvergne-Rhone-Alpes
Nous avons donc assisté à l’énoncé d’un plan qui étonnamment laisse de côté un des aspects principaux concernant le ferroviaire régional. Wauquiez s’en est tenu à annoncer les 54 M d’euros jusqu’en 2027 qui sont le minimum que l’Etat a promis pour ce budget sans participation de la région. Une somme ridicule comparée aux 800 M débloquée par la seule région Occitanie pour le même volet et dans le même temps.
Si chacun s’accorde à féliciter l’équipe régionale d’avoir enfin pu échafauder une stratégie claire jusqu’en 2035, à la demande rappelons le de notre collectif de 16 organisations d’usagers d’Auvergne Rhône Alpes, n’oublions pas que pour l’instant, à part ce chiffre de 54M de l’Etat dédiés au maintien des lignes du Cévenol et de l’Aubrac, le maintien et la modernisation de tout le réseau régional TER ne sont pas financés, ni bien entendu les réouvertures de ligne demandées par les citoyens. Wauquiez s’est tout de même engagé, avec la préfète de région Fabienne Buccio à éviter toute fermeture de ligne.
Hormis cet important aspect, oui nous sommes nous aussi ravis des « ambitions » régionales concernant :
le renouvellement des rames avec l’achat de 130 nouvelles rames, 10 par an, des Alstom Regio 2N deux étages qui ne seront pas déployées en Auvergne dans un premier temps,
l’augmentation des fréquences de 30% aux abords des métropoles comme Clermont, à condition qu’elle ne se fasse pas au détriment des liaisons entre les autres villes. Cela préfigure ici un RER qui est plus une chimère pour 2050 qu’un vrai désir des populations malgré la volonté du président de la métropole Olivier Bianchi,
l’augmentation des places sécurisées pour les vélos, de 4000 à 10 000,
en ce qui concerne la mise en concurrence de quelques liaisons en Auvergne, nous attendons de voir. Le service sera-t-il meilleur en termes d’étendue horaire du service, de fréquence, de ponctualité, de confort ? Nous jugerons. En même temps il est plus que probable qu’en Auvergne seule la SNCF réponde à l’appel d’offres qui sera lancé.
Nous déplorons par contre cette volonté de financement en partie par la région du Lyon Turin, liaison internationale, donc totalement hors compétences, au détriment évidemment du développement du réseau ferré régional auquel Laurent Wauquiez a décidé de ne plus participer alors que la loi LOM le lui permet. Nous déplorons aussi alors que cette loi l’autorise, le financement de projets routiers, sur la RN 88 par exemple. On voit tout de suite où vont les choix.
Si le train à hydrogène est annoncé pour 2026 entre Clermont Ferrand et Lyon, nous constatons ici aussi que le futur du train passera plutôt par le train à batteries, la région en a apparemment pris conscience puisque les tests se poursuivront en 2024 dans cinq régions (Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
Selon la Montagne Frédéric Aguilera VP chargé des transports indique que malgré les 5,7 milliards d’euros annoncés il ne faut pas s’attendre à « un big bang » pour autant puisque les investissements s’étaleront sur une dizaine d’années. Nous l’avions bien noté.