Alors que plusieurs régions envisagent ou ont décidé comme Grand-Est d’installer la réservation obligatoire pour leurs TER pour contrer la demande en forte hausse de déplacements en train des voyageurs et donc ne pas augmenter les capacités des rames en conséquence, un peu à l’image des nombreuses régions qui font désormais réserver les emplacements vélos très limités en nombre aux cyclistes afin ne pas prévoir de système d’emport supplémentaire, on voit que d’autres pays européens ont fait des choix différents : exemple la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou l’Autriche où tous les trains sont en accès libre sauf les trains de nuit.
La conséquence : les opérateurs doivent prévoir
Et adapter leurs trains à la demande. Est-ce trop demander à ceux qui organisent nos transports ? Ont-ils perdu dans certains pays un savoir-faire qui a toujours existé auparavant dans le ferroviaire ? Où se trouve la modernité alors que les nouvelles rames proposées semblent bien moins adaptables que leurs anciennes consoeurs qui ont fonctionné durant au moins 150 ans ?
Réservation obligatoire : une difficulté pour les cartes Pass
L’instauration d’un système de billétique simplifié et multimode, le voeu partagé par tous et toutes à l’heure où les opérateurs ferroviaires se multiplient avec des conditions tarifaires différentes et où notre chère SNCF vient de décider que ses fabuleux systèmes de réservation informatiques ne feraient plus apparaître les voyages proposés par les autres compagnies, l’élaboration d’un pass national donc est presque impossible.
Témoin ce qu’il se passe ici en France pour le passrail estival à 49 euros pour les jeunes, sorte de ballon d’essai avant un pass étendu nous dit-on, qui ne concerne pas les TGV.
Le cas des Intercités
Certains en effet sont à réservation obligatoire, exemple l’IC Marseille – Bordeaux. Or le passrail dont il est question plus haut s’applique aussi à cette catégorie de trains. Preuve apparemment que la difficulté a pu être contournée.
Pourquoi la réservation obligatoire ?
Essentiellement pour limiter l’accès aux trains alors que la demande est forte. Celà est bien pratique pour la SNCF qui peut afficher « train complet » au lieu de s’adapter à la demande des voyageurs et prévoir les capacités en conséquence.
Non ce n’est pas pour éviter les « foires d’empoigne » lors de l’accès aux rames de la part des usagers. Si ceux ci sont assurés d’avoir des trains de capacité suffisante rien de tout celà comme c’est le cas quotidiennement pour les TER bien gérés ou les Intercités à placement libre.
Vers la surveillance globale des populations
Mais la réservation obligatoire nominative a un autre avantage pour les gouvernants : vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi vos billets ne sont attribués que pour une personne précise ? La SNCF ne devrait avoir aucun intérêt à savoir qui voyage, étant donné que la place de train a été vendue, ce qui semble être la finalité de cette société, non ? On se trompe ?
Mais à l’heure où dans ce pays les systèmes de contrôle policier sont des plus élaborés et où sont autorisés les croisements de fichiers par les administrations, au vu de l’instauration de lois de plus en plus liberticides comme celle concernant la biométrie pour les JO, il est beaucoup plus facile de savoir ce que vous faites H24, quel trajet vous avez effectué, à quelle heure, sans compter les autres moyens d’espionnage comme les paiements par carte, la reconnaissance faciale instaurée par vous-savez-qui dans les trains d’Auvergne Rhône Alpes et dans les villes. Certains affirment, comme la Quadature du net, une des plus anciennes associations travaillant sur cette problématique, qu’il s’agit d’une chasse aux pauvres. Nous ajouterons : et aux opposants.
En tous cas toute personne consciente ne peut éviter ces questionnements et avec la réservation obligatoire, le respect de la vie privée, la liberté de déplacement, la liberté de pensée, en prennent un coup supplémentaire.