Pratique : les annonces du président fin novembre n’augureront rien de plus pour le financement par l’Etat des futurs « RER ». En effet il devient clair que ces dispositifs emprunteront les lignes du réseau ferroviaire actuel disposées autour des grandes villes, des agglomérations et métropoles, la plupart du temps et pour des raisons historiques configurées en « étoile ». Donc pas de construction de lignes nouvelles.
Côté trains, pratique aussi : le réseau appartenant déjà à SNCF Réseau et les trains circulant dessus appartenant aux régions, c’est bien celles-ci, peut-être avec l’appui des collectivités d’agglomérations, qui vont devoir sur ordre présidentiel, investir dans de nombreuses nouvelles rames. En effet pour mettre en place un cadencement minimal et une plage horaire étendue, il faudra beaucoup de trains supplémentaires.
SNCF Réseau devra certainement, et encore pas toujours, moderniser ses systèmes de signalisation pour permettre un meilleur cadencement. Le rythme en régions sera de l’ordre d’un train toutes les 30 minutes et 15 minutes en heures de pointe.
Hier soir se tenait un webinaire organisé par Rallumons l’étoile l’association toulousaine qui milite pour un RER dans le ville rose, dont le thème était « Et si le RER toulousain changeait votre vie ? », à l’occasion de la remise d’une grande enquête d’opportunité auprès des toulousains du centre et de la périphérie. Une enquête menée avec le soutien des étudiants du Master TRANSMOB. Ils ont recueilli ainsi près de 5000 réponses venant de plus de 300 communes de la grande agglomération.
Nous avons extrait de cette présentation quelques points éclairant sur ce qu’il est envisageable pour ces RER « de province ».
Après une introduction assurée par Benoît Lanusse le président de l’association…
La parole est laissée à l’animateur de la soirée Pierrick Merlet
Qui lance la présentation des résultats du travail assurée par une sélection des étudiants y ayant participé
Les préconisations ressortant de l’enquête
On pourra se reporter au site web de Rallumons l’étoile pour avoir tous les résultats et une analyse fine.
L’invité de ce webinaire était Vincent Kaufmann que nous connaissons bien ici désormais, qui a présenté ce qui s’est fait à Berne, la capitale suisse, un modèle de réseau de transports métropolitains s’approchant de ce que pourrait être celui de Toulouse.
Ecoutons Vincent Kaufmann sur la comparaison du réseau bernois avec ce qu’il est possible de faire à Toulouse, sur le télétravail et l’usage du réseau TER, sur l’organisation et l’orchestration des transports, sur le covoiturage.
Résumons :
Berne : « l’immense majorité de la population n’a plus le réflexe voiture ».
Berne est une étoile ferroviaire à 13 branches.
L’attachement au train (plaisir et identité du pays) fait partie désormais de la culture suisse, une image que les CFF (transports ferroviaires suisses) ont su développer.
Concernant le lien entre le télétravail et l’usage du réseau RER : il n’existe pas d’après Kaufmann.
L’Office fédéral des transports suisse organise les transports collectifs de toutes les collectivités du pays.
Le covoiturage ne fonctionne pas tellement sur les courtes distances en Helvétie car le transport public est présent partout.
Intervenait ensuite Lambert Mailhac, représentant l’organisation cycliste 2 pieds 2 roues
Et la présentation se poursuivait.
Quelques notes
« Sur une même voie en France les trains circulent deux fois moins / aux autres pays européens » (Benoit Lanusse)
Des réactions des participants au webinaire :
« Pour le coup la comparaison avec le RER parisien est difficile car les fréquences ne sont pas du tout les mêmes : en IdF c’est un RER toutes les 5 minutes voire moins sur certaines lignes, tandis qu’à Toulouse ce serait un train tous les 1/4 d’heure en heure de pointe /et toutes les 1/2 h en heure creuse »
« Vive le RER toulousain ! Vive les transports collectifs. Bravo pour votre engagement ! Mon soutien vous est acquis « hasta la victoria antes de la retirada ! ». Je ne voterai que pour des élus qui soutiennent activement ce projet qui représente une évidence. »
« Indépendamment des réseaux structurants les trains aujourd’hui semblent peu capacitaire, beaucoup de places assises, pas d’étage, quai de gare pas assez long pour de grand train. Ca permettrait d’augmenter la capacité et améliorer la qualité ressentie. »
« Petit correctif sur la présentation des étudiants sur les familles modes doux. Les usagers de modes doux insatisfaits de leurs conditions de déplacement sont beaucoup plus favorables aux propositions de Rallumons que ceux qui sont satisfaits de leurs conditions actuelles de déplacements. »
Un webinaire intéressant qui confirme ce que l’on voyait se dessiner au sujet des « RER », projets à l’étude depuis de nombreuses années dans les capitales régionales souvent portés par des associations, qui n’ont pas attendu les déclarations du président pour avancer.